Qu’est-ce que l’ostéopathie ?
L’ostéopathie est une médecine manuelle alternative, qui vise à comprendre les différents symptômes d’un patient grâce à l’analyse des systèmes corporels dans leur globalité. Il s’agit donc d’une approche systématique qui permet de traiter les symptômes tout en agissant efficacement sur les troubles fonctionnels. La réglementation française, l’Organisation mondiale de la santé, l’Osteopathic International Alliance et la norme européenne possèdent toute leur propre définition de cette pratique.
L’ostéopathie est une thérapie que l’on dit « alternative ». Les ostéopathes analysent la posture de leurs patients, utilisent une technique de palpation fine et identifient les tensions et/ou les déséquilibres à l’origine des troubles, douleurs et maux. Ils réalisent ensuite des manipulations précises afin de restaurer un certain équilibre. Les praticiens considèrent l’ostéopathie comme une thérapie globale qui comportent ses propres traitements et modes de diagnostic (1)(2).
Une vision unique du corps et de son fonctionnement
En ostéopathie, le corps se compose de différentes parties toutes reliées. Les affections psychologiques ou physiques peuvent donc avoir des répercussions et résonances dans le corps. Les antécédents de traumatisme, les mauvaises postures, le stress et d’autres factures ne se contentent pas d’affecter un seul système (vasculaire, hormonal, neurologique, digestif, musculo-squelettique…), mais bien l’organisme dans son ensemble. Pour traiter chaque problème, il est nécessaire de rétablir l’harmonie au sein du système musculo-squelettique, mais aussi dans tous les autres systèmes corporels.
Pour les ostéopathes, cette harmonie réunit la motilité et la mobilité. La motilité désigne les mouvements propres à un système ou à un organe. Le corps, lorsqu’il est en pleine santé, possède une excellente motilité dans tous les tissus qui le composent : les articulations, les tendons, les ligaments, les os, les muscles, les liquides, les fascias, les nerfs (vague, cubital), etc. L’ostéopathie se distingue par sa prise en compte de l’intégralité de la structure du corps et de ses mouvements. Et ce, qu’ils soient puissants et larges, ou qu’ils s’apparentent à de quasi imperceptibles fluctuations.
Une pratique réglementée ?
En France, le titre d’ostéopathe est reconnu depuis 2002 et l’entrée de l’article 4 dans la loi Kouchner (loi n° 2003-303). Sa pratique est encadrée par des décrets spécifiques promulgués au mois de mars 2007. La pratique de l’ostéopathie s’inscrit dans un cadre légal, mais aussi réglementaire. Le champ de compétences des ostéopathes intègre des actes autorisés, mais aussi des actes interdits d’après le décret n° 2007-435 du 25 mars 2007. Pour devenir ostéopathe et exercer dans un cadre légal, il faut avoir suivi une formation complète auprès d’un établissement agrémenté, comme le stipule le décret n° 2014-1043 du 12 septembre 2014.
Histoire de l’ostéopathie
C’est aux États-Unis que l’ostéopathie trouve ses origines. Elle est ensuite arrivée à Londres, puis a gagné le reste de l’Europe.
Une naissance aux États-Unis
L’ostéopathie est une pratique née aux États-Unis au cours du XIXe siècle, tandis que la médecine moderne de Louis Pasteur et Claude Bernard (entre autres pionniers de la médecine allopathique) bâtissait ses grands principes et que la médecine héroïque du Far West était encore très répandue.
Andrew Taylor Still, homme éclectique et curieux, était choqué par la médecine américaine de son époque et son iatrogie. Il imagina alors une méthode de soins alternative basée sur l’unité de l’être humain, les relations entre la structure et la fonction, l’homéostasie (capacités innées d’autoguérison) et l’importance de la bonne circulation des fluides.
C’est en 1892 que la première école d’ostéopathie ouvre ses portes à Kirksville : L’American School of Osteopathy. Les premiers ouvrages sur cette médecine alternative sont publiés au même moment.
Son arrivée en Europe
Un élève de l’American School of Osteopathy introduit l’ostéopathie en Europe en 1917, à Londres. John Martin Littlejohn fondit la British School of Osteopathy. Et ce, quatre ans après la tentative de développement de cette médecine douce avec un ouvrage rédigé par Messieurs Moutin et Mann. Un nouvel essai de publication se solda encore par un échec en 1925, mené cette fois par le Dr Lavezzari. Il publie en 1949 son premier ouvrage sur l’ostéopathie et réussit à fonder la Société française d’Ostéopathie en 1952. Peu de temps avant, au cours de l’année 1950, Paul Gény, formé à l’ostéopathie à la British School of Osteopathy, ouvre l’École française d’Ostéopathie à Paris.
Le Syndicat National des Médecins Ostéothérapeutes Français (SNMOF) fut fondé en 1953. Aujourd’hui, il est appelé le Syndicat de Médecine Manuelle-Ostéopathie de France (SMMOF). Ce syndicat a pendant longtemps lutté contre l’exercice de l’ostéopathie par les personnes non titulaires d’un diplôme de médecin. Paul Gény fonde le Syndicat National des Ostéopathes en 1959.
L’Ordre National des médecins contre l’ostéopathie
L’Ordre National des Médecins a obtenu en 1960 des Pouvoirs publics de l’époque la fermeture de l’École française d’Ostéopathie. Les personnes non titulaires d’un diplôme de médecin avaient l’interdiction de pratiquer l’ostéopathie. Paul Gény choisit alors de muter son activité d’enseignement au Royaume-Uni au British College of Naturopathy and Osteopathy (BCNO) pour ensuite créer l’École européenne d’Ostéopathie (EEO) en 1970 avec John Whernam à Maidstone, une ville du Kent.
Les ostéopathes défendent leurs droits
En 1973, les élèves de l’École européenne d’Ostéopathie créent l’Association française de Défense de l’Ostéopathie : l’AFDO. Il s’agit là du premier nom de la SFDO. L’ostéopathie connaît un succès grandissant, conduisant à une multiplication des cas de pratique dans l’illégalité. Les procès pour exercice illégal de la médecine sont de plus en plus nombreux.
Dans l’AFDO puis dans d’autres organisations professionnelles, les praticiens mutualisent leurs moyens, partagent les amendes et regroupent leurs défenses. Ces professionnels de l’ombre furent alors condamnés à des peines de plus en plus lourdes et symboliques.
Le Parlement européen en faveur des médecines alternatives et l’évolution de la jurisprudence conduisent Bernard Kouchner, secrétaire d’État, à introduire l’article du 4 mars 2002 dans la loi n° 2003-303, reconnaissant enfin l’ostéopathie. Les décrets qui permirent la mise en application de cette loi furent publiés en 2007 puis modifiés en 2014. L’ostéopathie a alors connu une évolution institutionnelle plus que rapide, ainsi qu’un grand engouement de la part des patients et du public. La profession a vu passer ses effectifs de 7 000 ostéopathes en 2008 à plus de 26 000 en 2016. D’après un sondage de 2015 réalisé par Odoxa-SFDO, près de la moitié des Français affirment avoir déjà consulté un ostéopathe, dont 27 % dans l’année précédente.
Les principes fondamentaux de l’ostéopathie
D’après son fondateur Andrew Taylor Still, l’ostéopathie repose sur quatre principes fondamentaux. Il s’agit de la globalité, la structure gouverne la fonction, la circulation des fluides et l’homéostasie.
Le principe de globalité
D’après ce premier principe de globalité, le corps humain est une unité fonctionnelle. Il se compose de différentes parties, toutes reliées entre elles. Par conséquent, une affection dans une partie spécifique du corps peut influencer d’autres parties et fonctions corporelles. En ostéopathie, il est donc courant de manipuler des zones parfois éloignées de la douleur première. Cette approche repose sur le principe de globalité.
La structure gouverne la fonction
Les différentes fonctions corporelles interagissent avec la structure. Celle-ci correspond à notre système musculo-squelettique. La déformation de la structure limite les capacités fonctionnelles. Ici, la posture est en cause. Les changements dans les structures d’un organe vont aussi réduire ses fonctions. La fonctionnalité des constituants d’un individu va déprendre de la qualité des structures dont il est composé. Ainsi, pour être pleinement fonctionnelles, les structures du corps doivent être libérées de toute contrainte.
La circulation des fluides
L’équilibre des relations entre les structures du corps nécessite la bonne circulation des influx nerveux et des liquides. Il est nécessaire à la coordination des fonctions de l’organisme. En ostéopathie, on procède donc à la levée des entraves à la circulation des fluides afin de permettre à chaque structure de remplir ses fonctions tout en préservant l’harmonie avec le reste du corps.
L’homéostasie : l’autorégulation corporelle
Le principe de l’homéostasie repose sur la capacité d’autorégulation de notre corps. Notre organisme est capable de retrouver seul une dynamique essentielle, qui éloigne les douleurs et les maux. Grâce à ses fonctions immunitaires et sa capacité de réparation tissulaire, le corps guérit, récupère et s’entretient par ses propres moyens. Il se soigne lui-même, sans recours à une aide extérieure. Toutefois, la dysfonction s’installe lorsque le corps ne parvient plus à pallier la situation. L’ostéopathe intervient alors afin de lever les entraves à l’équilibre du corps. Il utilise pour cela les thérapies manuelles et s’adresse à l’ensemble du corps pour faciliter l’homéostasie et harmoniser son patient.
L’ostéopathie : pour qui ?
L’ostéopathe détermine les méthodes les plus adaptées pour aider chaque patient, en tenant compte de plusieurs éléments. Il s’agit de la zone du corps à traiter, de l’âge et de la morphologie de la personne. Cette médecine alternative peut être utilisée à tous les âges, et s’adresse à tous les publics.
Les nourrissons et jeunes enfants
Les nourrissons et les jeunes enfants peuvent profiter des soins d’ostéopathie en prévention ou dans le cadre du traitement de symptômes. Certains symptômes sont très souvent observés chez les nourrissons après la naissance ainsi que chez les jeunes enfants au cours de leur développement et de leur croissance. Il est possible d’avoir recours à l’ostéopathie pour les cas de régurgitations fréquentes ou de plagiocéphalie, par exemple.
Les enfants et adolescents
Les enfants et les adolescents peuvent bénéficier d’un suivi ostéopathique tout au long de leur croissance. Ici, elle est souvent indiquée pour traiter les troubles de l’attention ou de la croissance. Les douleurs dorsales provoquées par le port de charges lourdes (comme le cartable d’école) sont aussi un motif de consultation courant.
Les adultes
Les adultes peuvent avoir recours à l’ostéopathie afin d’améliorer leur état de santé. Les indications pour ce public sont la restauration des mobilités, le traitement des symptômes fonctionnels, la complémentarité avec la médecine allopathique dans le suivi de pathologie chronique, etc. Il est tout à fait possible de consulter un ostéopathe pour traiter des troubles génito-urinaires ou des lombalgies, par exemple.
Les femmes enceintes
Les femmes enceintes font partie des patients récurrents des ostéopathes. L’ostéopathie permet ici de soulager les symptômes de la grossesse et ceux liés aux transformations physiques subies par le corps. De même, l’ostéopathie permet de préparer le corps à l’accouchement, au cours du dernier trimestre de grossesse. En outre, les cas de sciatique sont des motifs de consultation fréquents pour les femmes enceintes.
Les sportifs
En prévention ou en traitement de problèmes de mobilité (liés ou non à la pratique sportive), l’ostéopathie est une médecine alternative appréciée des sportifs. Ces derniers sollicitent généralement l’ostéopathe pour limiter les conséquences de la pratique sportive sur le corps, pour améliorer leurs performances physiques ou pour soulager certaines douleurs : tendinite (tel que la tendinite de Quervain), suites de blessures (déchirure musculaire, notamment). Les sportifs de tous niveaux peuvent consulter un ostéopathe.
Les personnes âgées
Les personnes âgées reçoivent couramment des soins ostéopathiques en complément de la médecine traditionnelle. Cette médecine holistique permet d’améliorer l’état de santé des patients et d’améliorer la prise en charge des maladies chroniques courantes pour cette partie de la population. L’ostéopathe travaille souvent à soulager les raideurs et douleurs articulaires, ainsi que les rhumatismes et l’arthrose.
Que soigne l’ostéopathie ?
Si l’ostéopathie est connue comme la « thérapie du mal de dos », elle peut soigner bien d’autres douleurs musculo-squelettiques et maux. Elle agit aussi sur les troubles digestifs, cardiovasculaires, neurologiques, pulmonaires ou encore, oto-rhino laryngologique. Son champ d’action est très large, ce qui en fait une pratique intéressante face aux douleurs chroniques ou aiguës. On dit qu’elle s’applique à l’ensemble des grands systèmes de l’organisme.
Pour rappel, la pratique de l’ostéopathie se retrouve dans deux grands contextes cliniques. Le premier est le traitement des troubles fonctionnels et physiques. Le second est la prévention des troubles de l’état de santé, dans un but d’amélioration de la santé dans sa globalité. Toutefois, il est important de rappeler ici que le recours à l’ostéopathie ne se substitue pas à la consultation d’un médecin (3).
Le système musculo-squelettique
Le système musculo-squelettique est l’une des premières indications de l’ostéopathie. Il regroupe les problèmes de douleurs (douleurs articulaires, lombaires, etc.), tel que le syndrome du canal carpien, les entorses et bien d’autres maux. La plupart des motifs de consultation sont des gênes ou des douleurs fonctionnelles, qui peuvent faire suite à un faux mouvement ou à un traumatisme.
L’ostéopathie est de plus en plus sollicitée dans la prise en charge des douleurs associées aux troubles du système musculo-squelettique. Les études scientifiques réalisées dans ce domaine tendent à démontrer l’intérêt de cette médecine complémentaire. D’ailleurs, l’ostéopathie profite d’une reconnaissance toujours plus importante dans le traitement des troubles qui affectent l’ensemble des systèmes de l’organisme. Elle reste une approche d’accompagnement précieuse pour les patients, qui s’associe à la prise en charge médicale classique dans le soulagement des effets secondaires ou des symptômes des traitements chirurgicaux ou médicaux. L’ostéopathie intervient aussi dans la prévention de l’ensemble des troubles musculo-squelettiques.
Le système nerveux
Certains des symptômes et troubles qui affectent notre système nerveux peuvent profiter des bienfaits de l’ostéopathie. C’est le cas des sciatiques, maux de tête, vertiges, cruralgies, névralgies (cervico-brachiales ou faciales), etc. Un ostéopathe peut également prendre en charge certains états comme les troubles du sommeil ou de l’attention, le stress, l’anxiété, l’hyperactivité ou la dépression. Ici, on parle de système neurovégétatif.
Le système cardiovasculaire
Les troubles de la circulation sanguine sont à l’origine de nombreux maux comme les migraines ou les céphalées. À cela s’ajoutent les hémorroïdes, le syndrome des jambes sans repos, les palpitations, mais aussi les œdèmes (gonflements) des membres inférieurs, les mauvais retours veineux… Si bon nombre de pathologies ne sont pas du ressort de l’ostéopathie, le praticien peut tout de même accompagner ses patients dans leur prise en charge médicale. Il les aide à soulager les symptômes et les effets secondaires des traitements qu’ils suivent.
Le système digestif
Un grand nombre de troubles gastro-intestinaux sont susceptibles de nous affecter. Le système digestif fait partie des grands systèmes corporels que l’ostéopathie aide à équilibrer. Dans ce domaine, les patients sont très hétérogènes puisqu’il peut s’agir de nourrissons (régurgitations, coliques, reflux) ou d’adultes (ballonnements, diarrhées, constipations, reflux gastro-œsophagien, nausées, syndrome du côlon irritable, difficultés à digérer…). L’ostéopathie se montre également efficace en cas de hernies hiatales, de colites, de flatulences ou de troubles hépatobiliaires.
Le système oto-rhino laryngologique (ORL)
Que ce soit chez les enfants ou chez les adultes, l’ostéopathie peut prendre en charge les troubles du canal lacrymal, les rhinites ou sinusites à répétition, les toux ou les otites. Elle aide à soulager et à traiter l’ensemble des troubles affectant la sphère ORL (oto-rhino laryngologique).
Le système respiratoire
L’ostéopathie s’applique aussi au système respiratoire, aussi bien au niveau des voies respiratoires basses (bronchite, bronchiolite, asthme, etc.) que des voies respiratoires hautes.
Le système génito-urinaire
La médecine holistique qu’est l’ostéopathie s’applique au système génito-urinaire, avec des intérêts dans les infections urinaires chroniques (cystites), certains troubles sexuels, certaines formes d’incontinence et en accompagnement des difficultés de conception d’un enfant.
Les bienfaits de l’ostéopathie
Les bienfaits de l’ostéopathie ciblent toutes les parties du corps, et notamment ses plus grands systèmes. Si la recherche scientifique n’a pas encore tout prouvé de ses vertus, l’ostéopathie possède d’ores et déjà une grande palette d’interventions.
Soulager les maux de dos, sciatiques et lombalgies
Les maux de dos, douleurs dorsales et lombaires, figurent parmi les motifs de consultation les plus courants en ostéopathie. Les revues systématiques, méta-analyses et études cliniques s’accordent sur l’efficacité de cette approche dans la réduction des douleurs. D’après certaines de ces publications, l’ostéopathie serait plus efficace que les traitements placebo et les traitements classiques.
Les effets de l’ostéopathie sont également durables. On les constate à court et moyen terme. La diminution de la douleur ressentie après les séances d’ostéopathie est comparable à celle que l’on obtient avec la prise de certains médicaments AINS : anti-inflammatoires non stéroïdiens. Ici, la médecine alternative se distingue par l’absence d’effets secondaires, contrairement aux médicaments qui en provoquent. L’ostéopathie est une solution complémentaire pouvant être alternative aux médicaments pour les personnes atteintes de douleurs lombaires, possiblement chroniques.
Soulager les douleurs
L’efficacité de l’ostéopathie dans le soulagement des douleurs chroniques ou aiguës fait l’objet de plusieurs études cliniques. Cette approche se révèle aussi efficace que les analgésiques reconnus dans le traitement de la douleur musculo-squelettique aiguë. Cette méthode alternative permet une diminution de l’intensité de la douleur après plusieurs semaines de traitement. La qualité de vie des patients est reconnue comme nettement améliorée par ces séances.
L’ostéopathie soulage rapidement les douleurs. Elle fait partie des méthodes douces capables de soulager les souffrances de toutes origines. Et bien qu’on l’associe au traitement des douleurs dorsales, l’ostéopathie ne traite pas que le dos. Elle peut soulager toutes les formes de douleur.
Réduire les symptômes de l’asthme
L’ostéopathie cible les différentes fonctions du corps humain et le système respiratoire en fait partie. Elle démontre une véritable efficacité tant au niveau des voies respiratoires hautes que des voies respiratoires basses. Et c’est ce que le traitement de l’asthme nécessite. Les études cliniques soulignent l’intérêt de la médecine ostéopathique dans le traitement des symptômes de l’asthme. Elle permet d’améliorer le débit expiratoire de pointe des patients, qui correspond à la vitesse maximale à laquelle une expiration forcée permet d’expulser l’air des poumons. Des études cliniques supplémentaires seront toutefois nécessaires pour conclure à une possible efficacité de l’ostéopathe dans le traitement de l’asthme.
Soulager la sphère ORL et céphalique
Le recours à un ostéopathe est possible lorsque des affections touchent régulièrement la sphère ORL. La médecine douce soulage les maux de tête liés aux raideurs des aponévroses du crâne et aux blocages du cou. Ce sont des troubles qui empêchent la bonne vascularisation qui sont à l’origine de ces affections. L’ostéopathie démontre également des intérêts dans certains cas d’acouphènes et de vertiges. Globalement, elle permet de soulager les troubles de la sphère ORL et les douleurs céphaliques (maux de tête).
Retrouver une entière mobilité après une chirurgie ou une blessure
Ce qui fait la particularité de l’ostéopathie, c’est son efficacité dans l’accompagnement des traitements médicaux et chirurgicaux. Justement, les cicatrices chirurgicales peuvent générer des adhérences, qui sont à l’origine de douleurs face auxquelles l’ostéopathe peut intervenir. Les manipulations ostéopathiques permettent aux patients opérés de retrouver une certaine mobilité après les interventions.
Dans une même logique, les blessures (liées ou non au sport) peuvent avoir des conséquences physiques durables. Les kinésithérapeutes sont généralement les premiers à intervenir sur ces cas, bien que l’ostéopathie puisse aussi fournir un accompagnement durable. Elle demeure une médecine complémentaire efficace, notamment auprès des sportifs.
Agir sur la sphère pelvienne et urogynécologique
L’ostéopathie peut soulager les symptômes d’affections gynécologiques bénignes comme les règles douloureuses. Les patientes concernées se voient proposer peu de solutions, hormis la pilule. La médecine douce s’avère être une solution alternative utile notamment en collaboration avec un médecin gynécologue. Dans ce domaine, l’ostéopathie intervient aussi face aux troubles de la ménopause et en accompagnement aux traitements des cancers féminins.
Cette médecine holistique intervient également dans le domaine urogynécologique en apaisant les petits et les grands maux spécifiques aux femmes. Cela concerne les douleurs chroniques liées aux cystites à répétition, aux mycoses, aux douleurs de la vulve, du vagin ou des lèvres, mais également aux bartholinites. L’ostéopathe travaille avec la sphère génitale pour lever les nœuds psychologiques et physiologiques. Il permet ainsi de réduire les douleurs ressenties pendant les rapports (fibrome utérin, cicatrice d’épisiotomie, tensions, traumatismes psychiques…).
Augmenter les chances de conception
Fonder une famille peut être un chemin semé d’embûches pour un couple. Les médecines douces et alternatives présentent des intérêts certains dans l’augmentation des chances de conception d’un enfant. L’ostéopathie aide à gérer le stress provoqué par les difficultés de conception ou qui accentuent les problèmes de fertilité. Elle permet de régulariser les cycles menstruels, ce qui permet un meilleur suivi de l’ovulation et une optimisation des chances de conception pour les futurs parents. Ici, le praticien prend en compte le fonctionnement du cycle ainsi que la vascularisation des glandes responsables de sa régulation.
Le recours à l’ostéopathie peut aussi favoriser la nidation et aider à réduire les risques de fausse-couche associés (qui se produisent lorsque la nidation échoue). Ici, la médecine douce constitue une aide dans la mesure où elle normalise les fonctions vasculaires et hormonales. Elle augmente la capacité de l’endomètre à s’épaissir et accompagne les femmes dont l’utérus manque de mobilité. Toutefois, elle n’aidera pas à éviter les fausses-couches liées aux anomalies de divisions cellulaires, aux troubles de la coagulation ou à l’immaturité ovocytaire. D’autre part, l’ostéopathie aide tout ce qui est bloqué à retrouver de la mobilité. Cela est bénéfique pour limiter les conséquences de l’endométriose sur la fertilité.
Il faut savoir que l’ostéopathie peut aider les hommes dont le spermogramme montre des déficits. L’amélioration de la vascularisation peut optimiser la spermatogenèse. Néanmoins, l’ostéopathie n’intervient pas dans les cas d’azoospermie ou de nécrospermie.
Agir sur la sphère intestinale
L’ostéopathie soulage les troubles fonctionnels de l’intestin et aide à soulager les troubles gastro-intestinaux. Elle démontre de réels intérêts en cas de syndrome du côlon irritable, de ballonnements, de constipation, mais également de diarrhées et de flatulences. Globalement, les manipulations de l’ostéopathe permettent de retrouver un transit intestinal confortable et de lutter contre toutes les gênes courantes. Le reflux gastro-œsophagien en fait partie.
Ostéopathie pédiatrique
L’ostéopathie est une solution de plus en plus prisée des parents souhaitant apporter une réponse naturelle aux maux de bébé. Pleurs, troubles digestifs, troubles du sommeil, torticolis, blocages liés à l’accouchement… L’ostéopathie pédiatrique consiste pour le praticien à prendre en charge des patients de quelques jours, semaines ou mois. Ce sont de très jeunes enfants qui ont parfois à faire face à des troubles très désagréables. On peut y avoir recours pour les cas de syndrome de la tête plate, de coliques, de nervosité, d’apathie, de difficultés à tourner la tête et même de problèmes pour s’alimenter (après écartement des causes médicales possibles). Toutes les sphères traitées chez l’adulte peuvent l’être chez le très jeune enfant.
Ostéopathie de l’enfant et de l’adolescent
- Il est possible d’emmener les enfants et adolescents chez l’ostéopathe une fois par an pour un bilan global. Toutefois, certaines étapes du développement peuvent nécessiter des visites plus régulières. Globalement, l’enfant peut être suivi après la naissance afin de s’assurer que l’accouchement n’a pas provoqué de traumatisme.
- Aux six mois de l’enfant, une visite permet de contrôler le développement psychomoteur de l’enfant.
- Au moment de l’acquisition de la marche, une consultation d’ostéopathie permet de s’assurer que l’enfant adopte une bonne posture debout. Ici, l’intérêt est de vérifier que l’enfant mobilise son bassin ainsi que les articulations des pieds et des genoux.
- Vers l’âge de deux ans, le réflexe entre la colonne vertébrale et l’oreille arrive à maturité.
- À cinq ans, c’est l’oreille interne et les yeux qui améliorent leur communication.
- Vers sept ans, la voûte plantaire et les capteurs des pieds se développent.
Chez l’enfant comme chez l’adolescent, on peut envisager le recours à l’ostéopathie en cas de troubles du sommeil ou de difficultés scolaires, par exemple. Les douleurs (notamment dorsales) sont également un motif de consultation courant.
Ostéopathie de la femme enceinte
Quelle est la place de l’ostéopathie durant la grossesse ? Elle est à la fois préventive et curative. Les femmes enceintes peuvent consulter un ostéopathe pour les troubles d’origine mécanique comme les douleurs lombaires et lombalgies, les dorsalgies, les sciatalgies, les douleurs ligamentaires et les cervicalgies. On peut aussi y avoir recours en cas de troubles gastriques, de maux de tête, de nausées et de vomissements. Idem pour les difficultés à digérer et les remontées acides, les sensations de jambes lourdes et les cas de constipation.
Au cours du troisième trimestre, l’ostéopathie peut constituer une préparation à l’accouchement.
Attention : l’ostéopathie ne peut pas remplacer un suivi médical et obstétrical adapté pour la grossesse. Un diagnostic médical et une indication ostéopathique sont nécessaires.
L’ostéopathie en prévention
Depuis plusieurs années, la prévention est plébiscitée en médecine classique comme en médecine douce. Dans un contexte de prévention, on recommande souvent l’ostéopathie pédiatrique afin de réaliser un examen complet dans les semaines qui suivent la naissance. De cette façon, il est possible de corriger les éventuels traumatismes et blocages provoqués par l’accouchement qui pourraient influer sur différents points de développement de l’enfant par la suite. C’est le cas de la mobilité des jonctions des os du crâne ou de la mobilité ultérieure.
L’ostéopathie préventive est aussi recommandée dans le cadre de la grossesse, afin d’anticiper certains problèmes fonctionnels qui y sont liés. Il s’agit notamment des problèmes digestifs, des douleurs lombaires ou encore, des douleurs articulaires. Bien entendu, même en l’absence de maux ou de symptômes, il est possible de consulter un ostéopathe au moins une fois par an dans une logique préventive et de maintien de la santé.
Contre-indications et effets secondaires
L’ostéopathie possède un très large champ d’action et peut profiter à tout le monde : des personnes les plus jeunes aux plus âgées. Il existe toutefois quelques contre-indications à son recours, c’est pourquoi il est toujours conseillé de consulter un médecin avant de se lancer. Les contre-indications totales à l’ostéopathie concernent les processus infectieux, les inflammations, les tumeurs ou cancers et les maladies neurologiques. Pour les contre-indications relatives, elles concernent essentiellement les crises de migraine et les hernies (discales, crurales, inguinales…).
L’ostéopathie, lorsqu’elle est pratiquée par un professionnel formé et qualifié, ne provoque pas d’effets secondaires autres que de la fatigue et des courbatures. D’ailleurs, c’est ce qui motive beaucoup de patients à consulter : éviter les effets indésirables de certains médicaments.
Le métier d’ostéopathe
Manipulations et précision
Les thérapies manuelles se distinguent par des manipulations très précises des thérapeutes.
- L’ostéopathe utilise les manipulations fonctionnelles afin de mobiliser les tissus du patient. Articulations, muscles, membranes, liquides, etc. Il induit un état de relâche propice à l’autoguérison ou autocorrection d’une lésion. Ici, les manipulations accompagnent la lésion.
- Les manipulations viscérales ont pour but de redonner de la motilité aux viscères (poumon, foie, rate, intestin).
- Les manipulations structurelles impliquent d’utiliser une impulsion sur une structure de façon à s’opposer à la lésion. L’idée étant de retrouver une certaine mobilité. Ces manipulations sont parfois désagréables, mais elles ne sont pas douloureuses et provoquent parfois un craquement.
- En outre, les manipulations crâniennes s’apparentent à une simple imposition des mains et sont très subtiles. Elles impliquent des mouvements légers qui aident à rétablir la mobilité des os du crâne. Ces manipulations agissent aussi sur le mouvement respiratoire primaire.
- L’ostéopathie aquatique a recours à des manipulations classiques réalisées dans une piscine chauffée. Le but est de permettre une meilleure détente et réceptivité du corps, facilitant ainsi l’accès aux mémoires émotionnelles.
Le déroulement d’une séance d’ostéopathie
L’ostéopathie est une médecine alternative qui nécessite de s’adapter à chaque patient, notamment en vertu du principe de globalité. L’ostéopathe procède à une anamnèse afin d’identifier le type de douleur ressenti par le patient, sa localisation et sa fréquence. Il lui pose des questions et passe à une observation afin de mieux comprendre sa posture. De plus, le praticien propose des tests motilité/mobilité, localise les zones de lésion et réalise une palpation des tissus afin d’en apprécier la qualité. Lorsque le praticien a identifié l’origine des douleurs, il peut passer au traitement. Et celui-ci est toujours propre à chaque patient.
Les séances d’ostéopathie durent généralement entre quarante-cinq minutes et une heure, selon le cas. Le patient est parfois couché, debout ou assis, ou placé dans des postures inhabituelles pour les besoins de son traitement. Si dans certains cas le patient a l’impression d’avoir été énormément mobilisé, il peut aussi ressentir à peine les mouvements du praticien. Les traitements peuvent nécessiter une à trois séances, espacées d’une à trois semaines.
À la suite d’une consultation, il est possible de ressentir des courbatures ou de la fatigue. L’ostéopathe peut aussi transmettre à ses patients des exercices à poursuivre à domicile.
Choisir un ostéopathe
Un praticien d’ostéopathie peut être ostéopathe D. O. uniquement ou être issu d’une formation médicale. Il doit avoir suivi une formation reconnue par le ministère de la Santé, dans un établissement spécialisé. L’écoute et l’attention portées au patient sont des qualités essentielles. La palpation de l’ostéopathe doit être fine et douce. Le bouche-à-oreille est souvent utile pour trouver et choisir un bon ostéopathe. Il est également possible d’avoir recours aux intermédiaires chargés de proposer les profils de praticiens reconnus et qualifiés aux patients. Il est important d’être à l’aise et de se sentir en confiance avec son praticien. Si ce n’est pas le cas, il ne faut pas hésiter à en consulter d’autres pour trouver celui qui vous convient.
Ostéopathie et médecine
L’ostéopathie et la médecine allopathique sont deux pratiques complémentaires. L’ostéopathie ne peut prétendre à remplacer les techniques médicales modernes. Et ce, bien que son efficacité ne soit pas remise en question. Les ostéopathes n’ont pas la possibilité de prescrire des arrêts de travail ou des médicaments. Ils n’ont pas l’autorisation de procéder à des touchers pelviens ni à des manipulations gynéco-obstétricales.
Les douleurs, maux, symptômes et autres troubles doivent faire l’objet d’un suivi médical adapté dans lequel les soins ostéopathiques viennent se greffer. La consultation de spécialistes ne doit pas être remplacée par les séances d’ostéopathie. Pour les femmes enceintes et les enfants, un avis médical préalable est généralement conseillé, bien qu’il ne soit pas obligatoire.
Quelle est la prise en charge des actes d’ostéopathie ?
Le prix d’une consultation auprès d’un ostéopathe varie en fonction de sa localisation. Les prix ne sont ni réglementés ni fixes. En moyenne, une consultation coûte entre 45 et 50 euros, mais son prix peut être plus élevé selon les villes. L’ostéopathie n’est pas reconnue par l’ordre des médecins en France. À l’heure actuelle, les actes d’ostéopathie ne sont donc pas pris en charge par l’Assurance maladie. La Sécurité sociale n’émet pas de remboursement pour ces frais de santé. L’ostéopathie est uniquement prise en charge par certaines mutuelles de santé.
L’ostéopathie peut néanmoins être remboursée dans certains cas, lorsqu’elle est pratiquée par un médecin conventionné secteur 1 sur la base du tarif de convention.
Le remboursement des frais d’ostéopathie par la mutuelle
Les complémentaires santé peuvent proposer le remboursement de l’ostéopathie dans leurs garanties et prestations. Le plus souvent, ces garanties fonctionnent par système de forfait. Il inclut un certain plafond de remboursement par personne ou un nombre limité de séances remboursées par année.
Le remboursement des frais d’ostéopathie se fait sur présentation d’une facture rédigée par le praticien. Celle-ci comporte donc sa signature ainsi que son tampon. Pour connaître les modalités de remboursement de votre mutuelle, n’hésitez pas à la contacter avant votre consultation auprès de l’ostéopathe. Il est d’ailleurs possible d’obtenir un devis avant ce rendez-vous afin de le transmettre à la mutuelle. Celle-ci vous confirmera les possibilités de remboursement.